2034 (Christophe VICTOR)

Résumé :

2034 : trois géants américains du numérique ont profité de la crise des années 2020 pour établir leur hégémonie sur l’économie occidentale, porter au pouvoir des politiques corrompus et mettre en place un capitalisme de surveillance, basé sur l’exploitation immodérée des données personnelles.
Plongés au cœur de leur organisation dans la Silicon Valley, Pierre, un jeune Français expert en intelligence artificielle, et Julia, une brillante Estonienne travaillant sur l’amélioration du cerveau humain, vont tenter de défier leur pouvoir. De rebondissements en rebondissements, jusqu’au dénouement final, ils ne sauront qu’au bout du chemin si leur quête d’un ordre plus juste aura été vaine.
Ecrit en pleine pandémie du coronavirus, ce thriller technologique nous projette quatorze ans après la crise, sur une planète qui a sacrifié l’environnement et privilégié la sécurité à la liberté, l’économique à l’humain, l’individualisme à l’intérêt commun. Hommage à 1984 et à Farenheit 451, il est une dystopie qui permet de s’interroger sur le sens profond de valeurs comme le libre-arbitre, la sécurité, la vérité, la démocratie ou le progrès. Il permet de se demander, à l’heure où beaucoup de choses sont à rebâtir, quel monde nous souhaitons réellement pour demain.

 

Mon avis :

C’est un roman d’anticipation à la fois palpitant et terrifiant que ce « 2034 ». Une date si proche de nous, et un monde dont on entrevoit déjà certains prémices dans notre société actuelle. Rien d’impossible donc, à ce que l’avenir nous réduise, par nos propres choix, à des créatures abruties par du « divertissement », dans un univers dominé par une poignée d’entreprises géantes qui contrôlent la clé du pouvoir : la donnée. Ou comment contrôler les personnes et les esprits, plus ou moins à leur insu, en utilisant les informations que les individus mettent à disposition (de manière plus ou moins contrainte).
Plongé dans cet univers qui le stimule et l’effraie à la fois, Pierre, jeune homme doué, sensible et idéaliste, va se trouver entraîné dans une spirale d’événements et de rencontres qui pourraient bien faire basculer la marche de ce monde bien rodé.
J’ai adoré l’originalité et la réflexion de ce roman, avec une mention particulière pour le beau personnage de Symes, vieil homme aux tendances philosophes qui avoue lui-même que son temps est révolu face à la tournure que prend le monde. De jolies références aux grands textes de la philosophie et à de célèbres romans d’anticipation viennent émailler le texte.
Ajoutons à ces dilemmes moraux une histoire d’attirance passionnée mais bien mystérieuse qui s’entremêle avec les enjeux mondiaux, et le lecteur reste accroché jusqu’à la dernière page. L’idéalisme, la naïveté, une fois manipulés, ne risquent-ils pas faire le jeu de l’adversaire ? Mais qui croire dans ce monde d’illusions ?

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